La chronique de Bill
Ca faisait longtemps que je n’étais pas venu. Tellement longtemps qu’il y en a que je n’ai même pas reconnu tout de suite. Faut dire que tondeuses et ciseaux sont passés par là. Robocop et Vol plané ont la boule à zéro. Même chose pour l’ancien assis au premier rang. Plus un seul n’est coiffé comme un pétard, ça change. Et pareil chez les mômes : disparues les longues boucles du blondinet. Méconnaissable, le gamin.
Le match est commencé, je m’installe pile-poil au milieu des gradins. On dirait que le HCK a décidé de saisir sa chance par les cheveux. Nos joueurs se battent à tout crin, se déploient en épis pour tenter des actions tirées par les cheveux, mais à force de couper les cheveux en quatre, ça n’avance pas du côté du marquoir. A la pause, on gagne, mais il s’en est fallu d’un cheveu. Retour au vestiaire sur un maigre 10-6.
La deuxième mi-temps démarre sur le même mode. A croire qu’ils sont tous de mèche pour ne pas fatiguer le préposé au marquoir. Paf, un violent contact entre un des nôtres et deux adversaires, au nez et à la barbe de l’arbitre, qui envoie le moins coupable sur le banc, définitivement.
Comme toujours, notre gardien est au poil. Il coupe les trajectoires, détourne tous les ballons et frise la perfection. Le public est en forme. A chaque erreur, tir loupé ou passe ratée de nos adversaires, il chante. C’est poilant mais ça ne plait pas aux voisins de gradins, qui s’énervent. Mais comme ils ne sont que trois pelés et un tondu, on ne risque pas de se crêper le chignon.
En fin de match, l’attention des nôtres se relâche, les autres n’ont pas l’intention de se laisser tondre la laine sur le dos et reviennent au score. Notre coach s’arrache les cheveux et heureusement, l’arbitre siffle l’arrêt des hostilités avant que Kraainem ne se fasse coiffer au poteau.
Une victoire, enfin, il nous fallait bien ça pour reprendre du poil de la bête.
A la cafète, la bière coule à flots pour fêter le succès. On aura mal aux cheveux demain.
Bill le poilu