On dirait bien qu’à la maison, c’est plus facile d’avoir des joueurs. Ils sont 10 et 2 gardiens, c’est tout bon. Antoine est de retour, ça va faire du bien à l’équipe. Par contre, le Cap est out pour le reste de la saison et il parait que le nouveau de la semaine passée s’est fait une triple fracture du nez à la première minute de jeu. Pas cool. Le petit qui a reçu son ballon dédicacé joue sur le côté avec son papa pendant que les joueurs s’échauffent. Tiens, Basile avec une genouillère. C’est quand même un sport risqué au final. Mais en gros, ya que la natation qui le soit pas, c’est rare de se blesser dans l’eau. En tous cas, moi, ça m’est jamais arrivé.
Echauffement terminé, ça commence. On devrait les battre facile. Même que d’ailleurs jamais on aurait dû perdre au match aller. Bon, ils mènent 2-5 et le coach change de gardien, y’en a un qui va pas être ravi. Et 3, et 4, et 5-zéro, on mène. Ca y est, c’est parti, les garçons sont chauds. Entre le back qui essaie d’arriver au 100 buts, l’autre qui voudrait reprendre sa place sur le podium et l’ailier qui veut pas perdre la sienne, à mon avis, ça va dézinguer devant le but adverse. Euh ? Il fait quoi, là, le jaune avec son short aux genoux ? Temps mort pour les autres. Et là, le coaching le plus étrange de toute ma vie : un type derrière moi dans les gradins, qui donne ses instructions par talkie-walkie aux joueurs en cercle. Pourquoi il est pas côté banc, mystère, mais ça fait un peu « Dieu vous parle ». Allez, ça reprend. Le rouge dangereux est pris en un contre un, mais çui qui s’y colle voudrait sûrement pouvoir arrêter aussi les attaquants dans son dos, mais bon, il peut pas être partout, faut choisir. Perso, je trouve pas ça très concluant comme tactique, vu que les rouges nous mettent quand même quatre buts.
Deuxième mi-temps, les gradins sont vides, je suppose qu’ils sont encore tous à la buvette. Paf, direct du droit dans le nez du back. Ça va saigner. Ah non. Et vas-y que je te chipe le ballon et zou 18-12. Et vas-y que je te refais la même et zou 19-12. Le coach est content, je l’ai jamais entendu aligner autant de « super », « bravo », « c’est bien ». Vous voyez que ça marche, les garçons, il y a moyen de marquer de l’aile droite quand on est droitier, si, si, ça fait déjà deux fois, là. Et zou, celui-là, il est pour les toiles d’araignée. Euh, c’est permis d’avoir des chaussures aussi moches ? Les vert-fluo là, ça fait mal aux yeux. Allez, à 28-17, on peut même s’offrir le luxe de jouer sans gaucher. Notre minot est sur le terrain et le public crie chaque fois qu’il a le ballon. Bon, lui donner un penalty à tirer, c’est pas super-cool, surtout à 29-17. On sait ce qu’il se passe au 30e but. Et d’ailleurs, il le rate, ce penalty. De toute façon, je les ai entendus avant le match échafauder leur plan de bataille pour l’après-match, ils ne seront pas à une tournée près. Au fait, on ne dira pas que les adversaires étaient venus sans gardien et qu’ils ont mis un joueur de champ devant leur cage. Et ben si, on le dit.
Bill