La Chronique de Bill – 13 décembre 2014

18 décembre 2014

Dernier match de l’année, à la maison. Et pas question de perdre cette fois. En face, le plus dangereux est blessé mais joue quand même, et on connait les deux autres plus dangereux, leur pivot-anguille et leur back-bulldozer. Ça devrait aller. Sauf si l’arbitre se met à donner des coups de boule à notre back à nous. Il s’excuse mais ça va lui faire un œuf sur le crâne, à notre back. Ça commence bien. Ceci dit, on mène tranquilou et le coach adverse s’énerve de plus en plus. « Non mais t’as pas encore vu que leur gardien fait 2m50 de haut et a des segments de 3m50 ? ». Après, il demande un temps mort et se met à griffonner des flèches dans tous les sens sur son tableau blanc portatif. On dirait des caraboutchas de môme et je suis pas sûr que les joueurs comprennent ses « ils jouent comme ça, on est là, le ballon est ici, Machin est là, Truc doit faire ça, et Bazar venir ici ». Chez nous, le coach a l’air content, pourvu que ça dure. Notre pauvre ailier droit rate son tir en déséquilibre mais mettre un droitier à l’aile droite, c’est vraiment pas cool, il doit en avoir ras-le-bol de ce poste où il passe son temps à attendre un ballon qui n’arrive jamais jusqu’à lui. Du coup, en défense, il est tout froid alors que normalement, il assure grave. Mauvais plan. Allez, c’est joli ça, t’es tout seul ! Mince, c’est raté. Belote, rebelote, et dix de der. Quatre fois ils me la font, celle-là. Et notre coach n’a plus l’air content du tout. Il a son carton vert en main, s’approche de la table, se ravise, grommelle des trucs pas gentils entre ses dents et finit par jeter ledit carton sur le chrono. Une minute plus tard, le coq chante (oui, oui, c’est la sonnerie du chrono pour les temps morts), tout le monde revient sur le parquet mais rien de s’arrange pour nous et la grille derrière le banc se prend un coup de pied dans les côtes. Ça faisait longtemps et le coach dira sûrement qu’il s’en souvient pas. Ça me fait penser à celui du match juste avant, qui hurlait « le prochain qui écoute le public, il est dehors » alors qu’il n’avait plus que cinq joueurs sur le terrain. Trop drôle.

Baguette magique dans les vestiaires. Les jaunes reviennent plus inspirés et le coach s’est calmé. Un de chez nous dénonce un saignement de nez chez les autres, mais l’arbitre voit rien. Après, c’est leur back qui se plaint de plus pouvoir respirer, mais il joue toujours. Le seul qui a abandonné, c’est çui qu’était déjà blessé avant de commencer et qui s’est re-blessé pire. Même que ses potes demandent de la glace à la table mais comme ya pas de talkie-walkie, je vois pas bien comment on pourrait relayer. Finalement, ya quelqu’un dans le public qui comprend son malheur et se dévoue. Entretemps, on mène gentiment et le coach adverse recommence à s’énerver « Passe ton ballon ! Joue avec Truc ! ». Faut dire que le jeu collectif, c’est plutôt notre force à nous. « Arrête avec tes baballes au pivot ! ». Et à propos de baballes, notre gardien a même réussi un « pastis », c’est dire. A 5 minutes de la fin, encore un temps mort pour les autres, mais le coach est presque résigné. « Faut shooter les gars, on est à moins 3 ». La fin est du pur délire, une bagarre homérique, à croire qu’ils ont tous pris des vitamines avec effet retard.

Bilan du match : une entorse, une côte fêlée et un nez cassé chez les autres. Bon, j’exagère un peu. Mais mal aux cheveux demain pour tous les nôtres, ça, c’est pas exagéré.

Bill