Aah, la Tartiflette du Président ! Un bonheur pour les papilles et un réconfort pour les cœurs meurtris d’avoir perdu le match juste avant. Faut dire que les adversaires du jour avaient aligné un ancien joueur de Division 1, encore très alerte et performant malgré son âge avancé. Faut dire aussi que nos gardiens n’ont pas été fort gâtés avec une défense qui tenait plus du gruyère que du reblochon. Et pourtant, tout avait bien commencé. Pendant un bon quart d’heure, une pluie de buts avait allègrement alimenté le compteur des jaunes. Alors que l’un sautait de joie à son 100e but de la saison, l’autre assurait une remise en jeu tellement rapide qu’elle laissait les rouges figés sur place. Rouges qui cherchaient leurs marques et ne trouvaient que la petite ligne noire d’où on tire les penalties. Mais ces diables de rouges ont fini par trouver comment trucider nos gardiens, et ceux-ci, de rage ou de désespoir, ont accumulé les mauvaises passes pendant que les jaunes se laissaient chiper de plus en plus de ballons. Et même si les jeunes, qui avaient gagné un peu plus tôt, étaient venus armés de leurs diabolicas et faisaient tellement de bruit que plus personne ne s’entendait penser, ça n’a pas suffi pour que les droitiers marquent du gauche ni pour que les cinquante penalties sifflés se transforment en buts pour nous.
Pas grave, dans un match sans enjeu, l’essentiel était de ne pas se blesser bêtement et de garder assez de forces pour soulever sa fourchette et son coude après. Ce fut le cas.
Bill