Non mais c’est quoi ce coach qui nous fait arriver une heure à l’avance ? C’est vrai que cette fois, on ne s’est pas perdus en cours de route, ça nous a fait gagner du temps. Mais là, la salle est occupée par l’Equipe 2 et en attendant que le parquet soit libre, il n’y a pas beaucoup de place autour du gamin qui regarde la finale du championnat du monde sur sa tablette. En plus, c’est si riquiqui ici que les jaunes ont à peine deux mètres sur douze pour commencer à s’échauffer. Eh, jolies les nouvelles pompes ! Et ça va faire moins d’asphyxiés dans les vestiaires ! Le match d’avant n’en finit pas de finir, un peu comme la finale France-Qatar, ça fait dix minutes qu’ils jouent les trois dernières. Les deux matches sont enfin terminés, mais il est déjà 19h, et un quart d’heure d’échauffement un peu sérieux, c’est pas grand-chose. Surtout si on doit encore poireauter cinq minutes au milieu du terrain, ballon en main, parce que l’arbitre estime que le petit filet est troué et qu’il n’y a rien d’autre qu’un bout de tape pour le réparer.
Allez, ça commence. L’avantage d’une salle aussi petite, c’est que t’as l’impression d’être sur le terrain tellement t’es près. Un peu trop près pour Petit Louis, d’ailleurs, et sa maman remonte de quelques rangs dans les gradins, histoire de ne pas se ramasser un ballon perdu. Justement, on ne voit que ça : ballon perdu, ballon perdu, ballon perdu, jeu passif. Ca chipote devant le but, on dirait que personne n’ose tirer. Moi, je crois surtout que les joueurs sont tout froids. Ah, le fameux bras roulé entre en action chez les rouges. Et zou, un ballon chipé par notre pivot, qui a presque l’air surpris que son entourloupe ait réussi et de se retrouver avec le ballon entre les mains. Pénalité pour notre ailier, qui se demande pourquoi. « Super Bat’, fais donc le 3e arbitre » dit quelqu’un dans les gradins. Mwouais, faudrait voir aussi à pas discuter pendant cent sept ans sur l’endroit d’où tu dois tirer ton coup franc, surtout si c’est pour finir par le mettre complètement à côté de notre but.
Retour des vestiaires. Les rouges arrivent tranquilou à 10’35. De la sueur sur le parquet mais le balai de service n’est pas très efficace. Le coach empoigne un truc blanc et je vois notre gardien devenir vert. Heureusement, un nouveau balai arrive et le précieux sweat de notre précieux gardien est sauvé. Pas trop en veine notre Basile aujourd’hui, ça doit être la 3e fois qu’il tire sur le gardien. Par contre, son hurlement de douleur lorsqu’il est pris à la gorge par le rouge fait son effet, ledit rouge est dehors et le public proteste, évidemment. Ah, ça j’aime : une superbe passe au pivot, qui pivote, et marque. Le jeu se durcit du côté des rouges, qui n’en peuvent plus de voir tous leurs tirs arrêtés par notre gardien. Le public a beau hurler « joue, au lieu de râler », les rouges s’énervent de plus en plus et les seuls visages où on voit encore de larges sourires sont ceux de leurs pom-pom girls.
On a toujours du mal ici, je sais pas trop pourquoi, mais c’est gagné quand même et cette fois, c’est fait, on est en play-offs. On va pouvoir manger notre Tartiflette en toute tranquillité le 14. Au fait, vous avez réservé ? Cliquez sur « Tartiflette 14/02 » tout à gauche dans le bandeau juste au-dessus !
Bill