La Chronique de Bill – 21 février 2015

24 février 2015

Allez, c’est parti pour le dernier déplacement du championnat, sous une pluie battante. C’est là qu’on se dit qu’on est bien content de ne pas être fan de foot. La salle est immense, assez jolie, tout en bois vernis, avec plein de place autour du terrain. Fait un peu froid mais ça sent trop la choucroute dans la cafèt pour y rester. C’est super cette porte vers les vestiaires, elle est tellement pas haute qu’il faut se baisser pour pas se taper le front sur le linteau. La grippe a fait des dégâts, je compte à peine 15 joueurs et 4 gardiens pour les deux équipes. Paraît qu’ils ont une nouvelle recrue, une vedette de la natation, ça doit être le type avec le sweat marqué Speedo. Les gradins sont pleins, surtout des filles, ça va chauffer.

Ça commence. Nos deux ailiers marquent, le coach est satisfait de sa défense, tout va bien. Sauf que tirer sur le gardien quatre fois de suite, ça alimente pas vraiment le compteur. Encore heureux que Basile est là pour nous faire des plongeons. C’est quoi ces passes à l’aveugle ? C’est la mode, on dirait, parce qu’ils en font des deux côtés, mais c’est pas toujours très réussi. Côté rouge, le pauvre ailier doit se demander comment il va passer le nôtre, vu qu’il fait la moitié de sa taille. Il se démène tant qu’il peut mais n’arrive pas à grand-chose, tant mieux pour nous. J’ai jamais entendu crisser sur le terrain à ce point. Ils ont sûrement une machine pour nettoyer qu’ils utilisent, eux. C’est quoi cette longue passe vers l’arrière ? J’ai pas trop capté le but de la manœuvre. Tu piques le ballon, t’es tout seul face au but et tu fais une passe à ton gardien ? Bizarre. Notre gardien fait son boulot, mais ya pas trop de tirs dangereux donc c’est pas trop compliqué pour lui. Quant aux rouges, ils n’ont pas l’air d’avoir répété, pas de bac à sable, pas d’iceberg, pas d’espagnole. A croire qu’ils n’ont pas ça dans leurs tiroirs. Mais pourquoi tu as quitté ton aile, toi ? T’es meilleur en ailier, c’est évident. Et voilà le nageur qui se croit dans sa piscine maintenant. Sauf que se ramasser sur le parquet, c’est moins fun que dans l’eau. Sont pas très rapides en contre-attaque, ces rouges. Et nous, pas très précis devant le but. Du coup, c’est à peine 8-11 à la pause. Le Prèz trouve que « ça pourrait être plus facile ». Mais bon, on mène, c’est déjà ça.

Première action de la 2e mi-temps, faute sur notre ailier, qui hurle, et reçoit un penalty. Ouf, il a enfin compris que s’il ne dit rien et continue de jouer quand on fait une faute sur lui, il n’a aucune chance que l’arbitre siffle quoi que ce soit. Tiens, deux minutes pour toi. Et tu rouspètes ? Deux minutes de plus. Et le coach rouspète aussi ? Deux minutes pour lui. On se croirait dans Tintin et le Lotus bleu. Ne sont plus que quatre sur le terrain, le public fulmine. Notre coach aussi, vu qu’on encaisse quand même un but. Regard mortel d’un rouge vers l’arbitre. Quant à celle-là, personne ne l’a vue venir : je regarde à droite, je fais semblant de chercher mon ailier pour lui faire une passe et zou, je tire au but ni vu ni connu. Ceci dit, je comprends pas trop pourquoi on lui met un rouge sur le dos, vu que c’est plutôt Tom qui fait grimper le marquoir. Mais bon, si tu paralyses les backs, c’est vrai que ça devient difficile de construire. Et hop, 3e « 2 minutes », ça donne un carton rouge et un premier joueur dehors. Il attrape son sac et heureusement qu’on est trop loin pour entendre ce qu’il dit à l’arbitre parce que ça doit pas être des mots doux. Même chose chez nous trois minutes plus tard, un joueur dehors sur excès de « 2 minutes » et ça me fait un peu de compagnie. Ils sont de plus en plus chauds dans les gradins et autour du terrain, il y en a même un qui pique le ballon et veut pas le rendre à notre gardien parce qu’il estime qu’il est pour eux. Et encore un joueur qui sort ! C’est étrange parce que le match a l’air très correct, pas de vilains gestes, mais les arbitres ne laissent rien passer et ne sont pas du tout impressionnés par la bronca du public. On termine sur un joli lob qui nous fait 19-32. Notre coach est content, les joueurs aussi et le Prèz est ravi. Ça promet une sympathique 3e mi-temps chez Marcel.

Bill