J’hallucine. Ils sont venus avec des maillots orange fluo. Du coup, notre gardien a dû enfiler une de ces chasubles puantes, qui lui arrive à peine au nombril. Et comme elle est verte et que le gardien d’en face est en vert, lui aussi a dû se mettre sur le dos un de ses trucs abominables. Zauraient pas pu s’entendre ?
En attendant que ça commence, les gradins se remplissent. Enfin, je veux dire, notre gradin se remplit, parce que chez les voisins, pas un chat. Finalement, on est tellement nombreux qu’on squatte le deuxième gradin. Ce qui est bizarre, c’est que c’est surtout des filles, des mamans et des enfants, comme au bon vieux temps.
Sur le parquet, beaucoup d’absents. Ok, ils sont pas sur le parquet, vu qu’ils sont absents. Entre le dézingué à vélo, le genou démonté et l’autre qu’est pas encore rentré du ski, le coach a dû faire appel à ses rustines. Ca va pas être facile parce que juste avant, en Equipe 2, c’était pas brillant non plus côté effectif. Et donc, on en a un qui vient de jouer 60 minutes, un autre en manque de compèt et un vieux bonze. Mais bon, notre espion a dit que chez les fluos, yavait pas mal d’absents aussi.
A l’échauffement, notre gardien fait des étincelles. Je me demande toujours si c’est bon ou mauvais signe. Est-ce que ça veut dire qu’il va être performant ou que nos attaquants vont être nuls ?
Ca commence. J’ai même pas eu le temps d’attraper mon carnet de notes que c’est déjà 4-0. Notre buteur enchaîne les boulets de canon. Ca doit être ses nouvelles pompes. En plus, quand il est en défense, il a un pauv’ gars devant lui qui doit faire 40kg tout mouillé. Lucide, le type, il fait des signes à ses coéquipiers et je l’entends leur dire « sans moi, les gars ». A 9-1, le coach d’en face a compris et hurle « attention au 6 ! » et à 12-2, il lui colle une sangsue sur le dos. « Fais-le courir, il aime pas ça ! » crie notre espion. Dans la dernière minute, c’est trop drôle, tout le monde est à plat ventre pour essayer de récupérer un ballon récalcitrant. Coup de sifflet, 16-6, tout va bien.
Au retour des vestiaires, les fluos tentent de la jouer à la Kaa et ça marche. Avec leur faux rythme, ou leur pas de rythme du tout, ils finissent pas hypnotiser les bleus qui semblent complètement endormis sur le terrain. Et puis je ne sais pas quel Shere Kan intervient mais les bleus se réveillent et terminent le match à cent à l’heure. J’adore quand ils jouent comme ça et que les buts pleuvent. On termine sur un cinglant 34-14, trop cool.
Ca sent bon la victoire finale, et là tout de suite, ça sent bon la Tartiflette !
Allez, rendez-vous dimanche prochain à Tubize !
Bill