Bon, alors Sprimont, c’est où ? Vers Liège, il paraît. Mais dans le noir, sans gps et avec un copilote qui préfère parler sanscrit avec son voisin plutôt que regarder la route et la carte de 4cm2 sur son gsm, on n’est pas rendus.
On y est. Le parking est plein. Dans la salle, un match de filles. Deux rangées de bancs et tellement pas de recul que si je tends les jambes, j’ai les pieds sur le terrain. Un méchant courant d’air circule, z’ont laissé une porte ouverte. Mais pas question que je remette mon blouson sinon on verra pas mon survêt marqué HC Kraainem dans le dos et y’aura plus de supporters des bleus du tout.
Les filles sont parties, et une bonne partie du public avec elles. Ca s’échauffe gentiment. Tous les nôtres en maillot ou en survêt bleu, ça le fait grave. Tiens, yen a un de chez nous qui est ressorti de la salle. Il est quand même pas allé boire une bière ?
Magnifique, le chrono. Avec compte à rebours pour l’échauffement, les temps morts, les 2min. et la mi-temps. C’est mieux que chez nous. Mais deux bouteilles d’eau par équipe, c’est pas gras. Au dernier moment, les locaux veulent changer de côté. Pour avoir le marquoir face à eux à la 2e mi-temps. Pas sûr que ce soit vraiment utile mais soit.
Ca commence. Après quelques minutes, j’entends derrière moi : « C’est du niveau D2 ça, milieu de D2 même, ils sont invaincus dans leur division ». C’est pas faux. Un peu plus tard, le même : « T’as vu leurs tirs en suspension ? Font pas ça chez nous, faudrait leur apprendre ». Et à 10min. de la fin de la 1e mi-temps : « Ils sont déjà cuits, les nôtres ». Un gamin à côté de moi, la mine déconfite, résume : « Ils jouent même pas à fond et t’as vu comme ils sont plus forts ? C’est déprimant ».
Moi, je le trouve pas déprimant du tout ce match, y’en a même un pour venir me faire la causette pile-poil avant la reprise : « Vous êtes de Kraainem ? Vous passez une bonne soirée ? ». Sur le terrain, un local crie : « Le 6, mets-lui les menottes ! ». Mais c’est un peu tard, le 6 en est déjà à son 9e but et si ce n’est pas lui, c’est un autre qui marque. Ou alors c’est le chipeur de ballon qui chipe et rechipe le ballon. Quant à la passe pourrie du gardien au gardien dans les dernières secondes, ce sera juste pour avoir un nouveau porteur de bandeau.
On a gagné, évidemment, mais dans dix jours, en 1/8e contre NeLo chez nous, ce sera une autre paire de manches. Il n’y a pas souvent de surprises à ce stade-là de la Coupe mais avec une équipe complète et en forme et des gradins pleins à craquer de supporters déchaînés, sait-on jamais…
Bill
